mardi 17 novembre 2009

Comédie

Une pièce écrite dans les moindre détails, décors, mouvements, lumières, une sorte de script extrêmement précis que le metteur en scène suit à la lettre, voici le théâtre de Beckett dans Comédie.

Sur scène trois jarres, de chacune d'elles une tête dépasse et, lorsque la lumière l'éclaire, elle parle. Il n'y a donc aucun mouvement et le corps des comédiens est caché. Tout le jeu repose sur le visage, sur le texte et la manière de le donner aux spectateurs. Celui-ci est un mélange de trois monologues, qui, assemblés, créent le récit, celui de l'éternel triangle amoureux.

Un théâtre sans mouvement donc, sans jeu de lumière autre que les douches sur les jarres, un sujet plutôt basique pour un texte répété trois fois. Cela ressemble un peu à de la masturbation intellectuelle!

Et pourtant, non, et cela prouve toute la richesse dont le théâtre est capable. Car même si des éléments, qui semblent à certains indispensables à la scène ,sont absents dans "Comédie", nous sommes entraînés dans l'histoire qui nous est racontée et nous ressentons un message, des émotions par le texte.

Comment? Grâce à l'écriture bien sûr, mais aussi à la virtuosité des comédiens et à la mise en scène qui sait se tenir aux indications de l'auteur en ajoutant juste là une note de musique, ici un tressautement dans la voix, dans la lignée de ce qu'on pourrait appeler „l'école de Beckett“.

"Comédie" par la Cie Insomnia au Théâtre 2.21