lundi 14 décembre 2009

Stanislavski

Tous les gens qui ont fait une fois du théâtre ont entendu le nom de Stanislavski (et si ce n'est pas le cas, ils sont bienheureux). Alors, qu'est-ce que le système Stanislavski?

Constantin Stanislvaski est un comédien et metteur en scène russe qui vécut entre 1863 et 1938. Il est le père de l'Actor Studio, LA méthode américaine pour faire de chacun un comédien, un vrai.

Et bien oui, peut-être ne le saviez-vous pas, mais le théâtre a beau être le lieu de la créativité et de l'invention, cela n'a pas empêché des auteurs comme Tchekhov ou Gorki de vouloir en faire quelque chose de réaliste. Bien sûr, si on se rappelle qu'à l'époque la plus grande partie des pièces produites étaient des boulevards, on peut comprendre l'envie de faire du théâtre quelque chose de plus sobre, de plus vrai aussi.
Mais est-ce vraiment une raison pour que la méthode de Stanilsavski soit devenue le code de conduite de la plupart des écoles de théâtre?

Sous la forme d'un roman à la première personne on suit, dans La formation de l'acteur, les premiers pas d'un jeune comédien sous la direction de Stanislavski. L'idée de ce dernier était de rapprocher le jeu du comédien le plus possible de la réalité, les émotions doivent être véritablement ressenties. Le travail doit se faire de l'intérieur afin de construire complètement le personnage et se laisser entraîné par lui.

L'univers proposé est fascinant, et l'angle de travail aussi, mais il en va de la méthode de Stanislavski comme de toute autre chose, il faut relativiser, ne pas en faire une dictature et rester disponible pour toutes les autres richesses que le théâtre a à offrir!

lundi 7 décembre 2009

KKQQ

Dans le cadre des Urbaines (déjà citées dans un précédent post) j'ai pu assister à la dernière création de la 2becompany.

J'avais vu l'année passée la dernière production de la troupe: „Simone, two, three, four“ et j'avais beaucoup aimé le travail de François Gremaud (créateur et metteur en scène de la compagnie).

Le spectacle KKQQ fait partie des propositions, nouveau cycle de production.
„Les propositions sont des ébauches, des recherches, des questionnements (thématiques, formels, esthétiques,...) livrées en l’état.“ „Le degré d’(in)aboutissement des propositions fait intrinsèquement partie du processus : les propositions sont des entames.“

Dans KKQQ, Michèle, Tiphanie et François tentent de nous présenter un travail utilisant tout ce que la technologie offre; macs, son, micro, écran de projection pour un spectacle plein de poésie (je cite). Seulement rien ne va! Les écrans fonctionnent mal, en décalage, les micros sont éteints, et les comédiens peinent à arriver au bout du spectacle prévu.

Etant une adepte du théâtre à la Grotowski je doit dire que j'ai beaucoup aimé ce spectacle loupé parce que trop dépendant de la technologie. Il aurait cependant mérité d'être un peu plus court, un peu comme les meilleures blagues...

Les Urbaines, Rubik

Ceux qui lisent avec assiduité (comme moi:-) le blog d'Amadeline savaient que ce week-end à Lausanne avaient lieu les Urbaines, un festival gratuit voué à l'art contemporain.

Pour ma part je me suis rendue, pour la première fois, au théâtre du Sévelin, habituellement dédié à la danse, afin d'assister à la performance de Cristian ChironiRubik“.

Grâce à un gros cube, formé de 8 cubes plus petits, l'artiste crée devant nous, en les déplaçant, des images plus ou moins connues de l'Histoire du dernier siècle. Il se met lui-même en scène devant celles-ci, durant 20 minutes...

Ah, l'art contemporain! Que c'est dur de le comprendre, mais aussi parfois d'en être touché. En l'occurrence revoir des images que je connais déjà dans une mise en scène minimaliste ne m'a pas vraiment convaincue.

Comme m'a dit un bénévole, ce qui est génial, c'est que ce genre de prestation n'aurait pas de public et pas de possibilité d'exister sans ce genre de festival, et ça quand même, c'est bien! (ahah)

mercredi 2 décembre 2009

Antonin Artaud


Antonin Artaud (1896-1948) est écrivain et comédien français créateur du Théâtre de la cruauté.

Il commence par s'attacher au groupe des surréalistes mais quitte le mouvement lorsque celui-ci décide d'adhérer au parti communiste.
Artaud pense en effet que l'art ne doit être qu'art, et ne s'identifier en rien à la politique et à la religion. C'est pourtant au rang du sacré qu'il place le théâtre dans son oeuvre „le théâtre est son double“.

Dans ce livre il explique que ce n'est pas le texte qui fait le théâtre, mais la mise en scène. Il rejette donc le texte littéraire pour un texte qui sert le mouvement et est au service du théâtre. Celui-ci est le reflet de la vie, de la société dans tout ce qu'elle a de pulsionnel.
Toute son oeuvre est empreinte de cette considération, associée aux souffrances psychiques et physiques dont il est objet. Il dénoncera farouchement l'utilisation des électrochocs contre son gré lors de ses séjours en hôpital psychiatrique.

jeudi 26 novembre 2009

Jacques Lecoq



Jacques Lecoq, mort en 1999, était un comédien, metteur en scène mais surtout pédagogue du théâtre. Il est en effet surtout connu à travers son école „L'école internationale Jacques Lecoq“ fondée en 1956. Cette école propose une formation de deux ans, sans concours d'entrée mais il faut avoir au moins 21 ans et montrer sa motivation.






Pour Lecoq la révélation a lieu en Italie où il découvre la Commedia dell'Arte et le masque. Son théâtre est donc un théâtre d geste, basé sur le corps et le mouvement, qui fait appel à la Commedia dell'Arte, le clown, la tragédie antique. Il crée d'ailleurs le „Laboratoire d'étude du mouvement“ en 1977.

Justifier

Il est aussi le créateur du masque neutre, découlant de son travail avec le sculpteur Amleto Sartori.


mercredi 25 novembre 2009

Dario Fo

Né le 24 mars 1926, Dario Fo est un homme de théâtre à ce sens qu'il est à la fois comédien, metteur en scène et écrivain. Ce prix Nobel de littérature (1997) est d'ailleurs l'un des auteurs italiens les plus joués dans le monde (peut-être même le plus joué!).

Dario Fo est un militant d'extrême gauche, ce qui influence sa manière d'aborder l'art théâtral. Il n'a cessé de prendre parti pour des luttes comme le divorce, l'avortement et de fustiger le pouvoir (l'Anomalo Bicefalo traite de Berlusconi) et se trouve au centre de nombreuses polémiques, procès et autres censures.

On peut parler de Dario Fo comme maître d'une école. Il a en effet été enseignant de théâtre mais à aussi donné de nombreuses conférences. Le tout est devenu un livre intitulé Manuale minimo dell'attore (qui a étrangement été traduit par le gai savoir de l'acteur).
Ce manuel ne propose pas des exercices, il est une sorte de manifeste pour le théâtre de corps, l'importance du geste, le port du masque et le contact avec le public.

Je vous produis ici un passage qui, à mon sens, résume bien la pensée de l'homme:
„Pour sortir du cercle de l'offre et de la demande, il ne suffit pas de former l'acteur, il faut aussi fomer le public en lui proposant des spectacles courageux qui éveillent son intérêt et provoquent des débas, l'envie de discuter et d'entreprendre.“

Dario Fo „Le gai savoir de l'acteur“, l'Arche, Paris, 1990

dimanche 22 novembre 2009

La musica deuxième

Aaaah, Marguerite Duras ! Quelle femme ! Quelle écrivain ! Quelle pièce?

Ecrite en 1984 par Marguerite Duras la pièce fait dialoguer un homme et une femme. Ils se sont aimés, se sont mariés « comme tout le monde » et se sont perdus. Ils se retrouvent, désespérés, dans un hall d’hôtel après le jugement du divorce, et retracent le chemin, les événements qui les ont amenés « là ».

Dans la mise en scène présentée au Théâtre de Vidy, les comédiens sont placés dans un long couloir qui ressemble un peu à une cage, et les spectateurs disposés de part et d’autre de celui-ci.
Le public est donc un voyeur qui observe un couple dans l’entrée d’un hôtel.

Pourtant la mise en scène est un peu trop évidente pour qu’on ressente vraiment cet effet. Les deux comédiens sont très très souvent de profil et s’il l’un des deux tourne le dos à une partie de la salle, alors le deuxième a justement le visage dirigé de ce côté-là.

Au niveau du jeu, il n’y a rien à redire. Michel Voïta, surtout, incarne parfaitement le basculement de la conversation au désespoir.

Malgré une idée scénographique un peu différente du système classique, la mise en scène et le jeu des comédiens sont très réalistes. Tellement réalistes que les silences sont très longs, les dialogues s’enlisent, comme ils le feraient s’il ne s’agissait pas d’un spectacle. Mais justement, il s’agit d’un spectacle et il faut peut-être parfois se le rappeler pour ne pas qu’il devienne ennuyant de réalisme !

"La musica deuxième", au Théâtre de Vidy

Utopie d'une mise en scène


Trois personnages historiques du théâtre russe au début du XXeme siècle, dans une histoire fictive parlant du théâtre et de la mise en scène.


Meyerhold, Maïakovski et Erdman se retrouvent, tout comme le public, dans se qui semble être l’entrepôt d'un supermarché. Dans ce décor, plutôt extérieur au déroulement du spectacle, Meyerhold retrace son parcours, bientôt rejoint par Maïakovski et Erdman.


La question que le spectacle semble se poser est la suivante : Meyerhold a tout essayé dans ses très nombreuses mise en scène, et après ? Ou plutôt : et maintenant ? Au-delà des siècles, où en est-on dans le lien entre la société et le théâtre ? Faudrait-il une nouvelle révolution ?


Si oui, ce n’est pas « Utopie d’une mise en scène » qui nous y conduira. Le spectacle est intéressant, divertissant aussi, mais le pari du metteur en scène : sensibiliser tous les spectateurs sur le caractère indissociable de l’art et de société, n’est lui, pas gagné.

Utopie d’une mise en scène, par l’agence Louis-François Pinagot

mardi 17 novembre 2009

Comédie

Une pièce écrite dans les moindre détails, décors, mouvements, lumières, une sorte de script extrêmement précis que le metteur en scène suit à la lettre, voici le théâtre de Beckett dans Comédie.

Sur scène trois jarres, de chacune d'elles une tête dépasse et, lorsque la lumière l'éclaire, elle parle. Il n'y a donc aucun mouvement et le corps des comédiens est caché. Tout le jeu repose sur le visage, sur le texte et la manière de le donner aux spectateurs. Celui-ci est un mélange de trois monologues, qui, assemblés, créent le récit, celui de l'éternel triangle amoureux.

Un théâtre sans mouvement donc, sans jeu de lumière autre que les douches sur les jarres, un sujet plutôt basique pour un texte répété trois fois. Cela ressemble un peu à de la masturbation intellectuelle!

Et pourtant, non, et cela prouve toute la richesse dont le théâtre est capable. Car même si des éléments, qui semblent à certains indispensables à la scène ,sont absents dans "Comédie", nous sommes entraînés dans l'histoire qui nous est racontée et nous ressentons un message, des émotions par le texte.

Comment? Grâce à l'écriture bien sûr, mais aussi à la virtuosité des comédiens et à la mise en scène qui sait se tenir aux indications de l'auteur en ajoutant juste là une note de musique, ici un tressautement dans la voix, dans la lignée de ce qu'on pourrait appeler „l'école de Beckett“.

"Comédie" par la Cie Insomnia au Théâtre 2.21

lundi 9 novembre 2009

La Vierge froide et autres racontars

Ou quand le manque de confiance dans un texte transforme une pièce en une anecdote.


La vierge froide et autre racontars est une pièce tirée des textes de Jorn Riel, qui décrit la vie dans le grand nord sous la forme de nombreuses, très nombreuses nouvelles (plus de dix recueils déjà parus!).

Le Théâtre de l'Odyssée a choisi certain d'entre eux et les a mis en scène sans pratiquement en changer le moindre mot.

Même s'il doit avoir choisi ce texte, il semble que le metteur en scène n'ait pas eu une grande confiance dans la capacité de l'auteur à créer le contact avec le public. Pendant plus d'une heure trente en effet, on assiste à une performance dont le but clair est de faire rire le public, coûte que coûte, au détriment du texte même. Au fil des histoires ce n'est pas l'univers de Jorg Sies qui apparaît mais celui des Monty Python! Oui, après tout, pourquoi pas, le public semble content, mais dans ce cas, pourquoi prendre un texte? Il vaudrait mieux créer des sketchs et appeler les comédiens du Théâtre de l'Odyssée des humoristes.


La vierge froide et autres racontars par le Théâtre de l'Odyssée

dimanche 8 novembre 2009

Knie

Cette fois je suis allée au cirque et je dédie cet article à Corine Mercier qui pourrait faire un petit texte à partir des six considérations suivantes :

1) Quand j’étais petite j’allais au cirque avec mes parents. Le cirque c’était la sortie pour les enfants, le cadeau d’un moment magique,etc. Jeudi j’ai découvert que le billet le moins cher coûte 48 francs ! Je ne dis pas que le spectacle ne vaut pas 48 francs, nuance, je me demande quels parents peuvent offrir ça à leurs enfants (j’insiste sur le pluriel) !

2) Il y a une chose particulièrement insipide au cirque : les clowns ! Le jongleur vieux - beau en costard était bien plus drôle que le pierrot qui pensait que son costume suffisait à faire rire.

3) J’ai entendu dire que ce qui plaît tellement dans les numéro "en l'air" (funambule, trapéziste) c’est les risques que les artistes prennent (s’ils tombent : couick !). Personnellement quand j’ai vu qu’ils n’étaient protégés ni par un filet, ni par une corde de sécurité j’ai attendu assez anxieusement la fin du numéro.

4) Certains d’entre vous le savent, mais je le précise, je ne suis pas une grande fan des animaux (sauf quand je les mange) et pourtant il m’ont fait pitié à lever les pattes et faire des tours de chapiteau, même s’ils n’avaient pas l’air si malheureux ces chevaux et ces éléphants. Bref, le cirque c’est mieux sans.

5) Si je devais choisir mon rôle au sein du cirque, je serais sans hésitation la fille aux robes ! Chargée d’occuper le public pendant les changements de plateau, elle fait un tour de scène, souriante dans une belle robe, et repart, sous les applaudissements !

6) Le couple de trapéziste était constitué de deux hommes un peu maniérés. Vu le public plutôt conservateur qui m'entourait, je salue le Knie pour cette audacieuse démocratisation!

Le Cirque Knie, « C’est magique », En ce moment au Tessin

mardi 3 novembre 2009

La Festa

Un homme, une femme, leur fils et une cuisine. Huis clos terrifiant: l'enfer c'est les autres.

Même s'il y a un peu de lenteur au début, on entre vite dans cet univers à la fois étrange et familier. Les déplacements, le décors, les objets, le jeu des acteurs, tout est absurde. En même temps le texte est tellement réaliste, bien qu'absurde aussi, que chacun pense à ses propres parents, ceux d'amis qui ont « exactement les mêmes conversations! ».



En règle générale je ne suis pas très fan de la sur-technique au théâtre (lumières de fou, décors scientifique, micros en veux-tu en voilà). La mise en scène de Festa par le Teatro Due Punti, travaille beaucoup sur la technique mais de façon très très subtile, avec un sens du détail qui justifie chaque utilisation. La lumière sort du frigo, des micros reproduisent en écho certains sons de la scène. Loin d'alourdir le spectacle, tout ceci contribue à l'univers proposé et au cloisonnement des personnages.

La Festa par le Teatro Due Punti à la Grande de Dorigny

mardi 27 octobre 2009

Le Château

Le Château est une œuvre inachevée de Kafka, portée ici au théâtre par la Compagnie Pasquier-Rossier. Le paris de faire vivre scéniquement l'univers de cette auteur semble réussi. Mais alors pourquoi, pourquoi suis-je restée sur ma faim?

K., géomètre, arrive dans un village où le Château a demandé ses services. Une fois sur place, il semblerait qu'on ne veut pas de lui, que le Château reste inatteignable malgré tous ses efforts, que les habitants soient étrangement hostiles et incompréhensibles.

Dans un décors modulable (ce qui semble être devenu la marque de fabrique de la compagnie) des panneaux de bois s'enroulent et se déroulent pour créer les différents lieux de l'action, avec une précision quasi scientifique.

Même si dans cette pénombre inquiétante où deux K. se partagent la narration, l'univers de Kafka est bien reproduit, il manque un petit quelque chose...le petit quelque chose qui fait ressortir le spectateur les yeux dans le vague et des images dans la tête. Peut-être le jeu des comédiens qui paraissaient tendus et utilisaient une voix de tête portant au surjeu? Peut-être une scénographie tellement calculée qu'on la voit trop bien?

Cependant ,s'il ne fallait garder qu'une image, elle serait positive: le maire, désabusé, explique à K. la raison de sa présence, tandis que sa femme cherche parmi des parchemins celui qui prouve ses dires. Le duo Pasquier-Rossier sur scène, dans le meilleur tableau de la pièce.

Le Château
à l'Arsenic – Lausanne – du 22 octobre au 1er novembre
au Théâtre St-Gervais – Genève, du 5 au 15 novembre

lundi 26 octobre 2009

La Vieille et la Bête

Ilka Schönbein seule avec une musicienne, dans une pièce écrite par elle seule, mis en scène par elle seule, jouée...pour elle seule?

En général je ne lis pas les communiqués de presse avant d'avoir vu la pièce. Histoire de ne m'attendre à rien et de n'être ni déçue, ni déçue en bien!

Pour La Vieille et la Bête j'aurais pu le lire sans que ça ne change rien. Le communiqué parle de marionnette, de spectacle pour enfant, de contes. La note d'intention est originale, mais accessible!

Le spectacle que j'ai vu samedi en avant-première l'était beaucoup moins.


Lorsque le spectacle commence nous entrons dans un univers particulier, inquiétant et monstrueux. Un être effrayant commence à nous raconter l'histoire d'une ballerine, la faisant apparaître sous nos yeux, marionnettes disproportionnée et grotesque. Seulement, l'histoire s'emballe, les contes se superposent, s'entremêlent et me voilà perdue! Malheureusement pas perdue dans l'univers créé par Ilka Schönbein mais dans mes pensées, en attendant la fin du spectacle.


La Vieille et la Bête au Théâtre de Vidy:

26 octobre au 15 novembre 2009

jeudi 22 octobre 2009

La Séance

Voici plutôt l'occasion de vous présenter Michel Viala que de réellement vous parler d'une pièce que j'aurais vue...je l'ai en effet vue, mais je ne l'ai pas entendue, explication.

Dans le cadre de Friscènes les Tréteaux de Cossonay proposaient en intermède (donc entre deux pièces) Séance de Michel Viala. Comme cet intermède avait lieu dans le café du centre culturel du Nouveau Monde il était absolument impossible d'entendre les deux comédiens (et j'avais collé ma chaise à la petite scène!). Ce que j'ai pu apprécier c'est le réalisme de l'acteur, qui avait vraiment la tête de l'emploi, le bon accent et les mimiques du rôle (et je profite pour le féliciter d'avoir tenu jusqu'au bout vu les conditions de jeu!!).


Michel Viala est un auteur suisse né à Genève en 1933. Vie atypique, il a été longtemps un fidèle du Caré, et vit maintenant dans une maison de retraite. Le titre des deux volumes, parus en 2007, en donne déjà une idée: Théâtre incomplet. A ce sujet lire la préface de l'ouvrage est très intéressant.

Et l'oeuvre elle-même est incroyable! Plutôt marginal, Viala présente des personnages terriblement suisses et d'une observation fine. Séance est un monologue où Schmidt, dernier survivant des „Joyeux contemporains 1921“ lit le procès verbal, règle ses comptes, parle à sa femme et ne sait que faire avec l'argent de la caisse du groupe!

L'histoire du Tigre


Friscènes 21 octobre 2009, au Nouveau Monde, Fribourg

Le Festival de théâtre amateur commençait cette année avec un pièce d'une troupe...professionnelle. Étrange choix, non?

Antonio Buil, du Teatro Due Punti, unique comédien en scène, nous raconte l'histoire du soldat mourant sauvé par une tigresse. Il raconte en mimant, imite en parlant, modèle devant nous des fleuves, des montagnes, des armées et...le tigrichon (je cite). Tout cela en gardant contact avec le public (un peu surpris, il venait pour une pièce) et improvisant par rapport à celui-ci. Le comédien a tous les atouts du conteur qui tient le spectateur en haleine et le fait rire quand il le veut!

Le choix de cette première pièce prend alors un peu plus de sens. On assiste à la performance d'un (très bon) comédien, sous la forme du conte et non à une pièce théâtre. L'atmosphère changeant complètement pour la première troupe amateur à „fouler les planches“ il n'y aura pas de comparaison possible, ouf!

mardi 20 octobre 2009

Les Perdus

Dans une cave ou un hangar une bande de S.D.F. vit, ou survit. Celui qui semble être le lien entre eux s'en va, puis revient, puis repart. On ne sait pas ce qu'il fait mais tous pensent qu'il viendra les rechercher pour les sortir de là. En attendant on découvre leur vie, la mendicité, la prostitution, l'alcool et les médicaments.

La scène est pratiquement vide, ce sont les lumières qui créent l'atmosphère. Atmosphère assez étrange, les personnages parlent beaucoup, s'adressent au public, ou pas. Ils ont un langage très littéraire et parle souvent de manière très...tragique.

Bon, on aime, on n'aime pas, j'ai trouvé qu'il y avait de très beaux moments mais aussi pas mal d'ennui, surtout lorsque Adam et Tiresias parlent.

Les Perdus au Théâtre de Vidy (mais il n'y a plus de représentation et il semblerait qu'il n'y ait pas de tournée)

lundi 19 octobre 2009

Friscènes


Cette semaine à Fribourg aura lieu la deuxième édition de Friscènes, festival de théâtre amateur, qui cette année devient international (ya des français quoi!).

Le concept: six spectacles sont sélectionnés après visionnage d'un extrait ou de la pièce en entier si cela est possible. Les troupes jouent devant un public, oui, mais aussi devant un jury professionnel qui attribue des prix (meilleur acteur, meilleure actrice, meilleure mise en scène, etc.), à la fin du festival.


Cette année le comité a été très créatif sur les « à côté » des spectacles (spectacles pros, intermèdes, master class), de quoi donner envie de découvrir le théâtre amateur...et l'occasion pour le festival de confirmer le succès de la première édition!


Pour toute information complémentaire je vous laisse vous balader sur le site du festival!


jeudi 15 octobre 2009

Au théâtre...à Fribourg

Je vais profiter de ce que les trois principaux théâtres de Fribourg représentent les trois fonctionnements principaux qu'une structure peu utiliser pour vous présenter l'un et l'autre dans un seul article!

L'Espace Nuithonie est un lieu de tournée. Ce théâtre accueille des troupes un ou plusieurs soirs avant que celles-ci ne partent jouer ailleurs. L'abonné, ou le spectateur récurrent, verra donc en une saison des visions théâtrales et des façons d'aborder un texte très différents. Il ne faut pourtant pas oublier que ces spectacles sont le résultat d'un choix de programmation, il y aura ainsi quand même une sélection selon le goût et/ou la stratégie du directeur.


Le Théâtre des Osses est constitué d'une troupe „résidente“ qui crée plusieurs spectacles par saison et les présente dans son théâtre. Dans ce cas il s'agira d'expérimenter ce que la troupe propose comme vision artistique à travers des textes/spectacles différents. Le spectateur choisit en général plutôt la troupe que la pièce.




Le Bilboquet est un café-théâtre. Le fonctionnement est le même que dans le cas d'un théâtre de tournée. Cependant la dimension de café-théâtre crée une attente et implique une ambiance ainsi qu'une programmation assez évidente. Il accueille en des humoristes et des chansonniers. Alors que la disposition des spectateurs sera la même dans les deux premiers théâtres présentés, ici les sièges sont disposés autour de tables, devant la scène.

Comme tous les classements il faut bien sûr imaginer qu'il s'agit de vases communicants. Ainsi l'Espace Nuithonie participe à la création de spectacles, le Théâtre des Osses reçoit des troupes extérieurs et le Bilboquet programme des pièces de théâtre!

mardi 13 octobre 2009

dimanche 11 octobre 2009

Jocaste Reine

Création mondiale! Eh oui, lorsqu'une pièce n'a jamais été jouée elle accède directement au statut de création mondiale, titre bien impressionnant, mais qui ne veut pas dire grand chose...en soi.

L'histoire? Le mythe d'Oedipe, vue par sa femme (et mère, pour rappel:-).

Deux innovations donc: Jocaste a pour la première fois droit à SON histoire, et l'angle du mythe est inversé du point de vue du genre. Plutôt que la guerre et la politique, la famille et la peste.

Le projet est très intéressant...l'écriture ne l'est pas autant (désolée pour les inconditionnels de Nancy Huston, je suis prête à en discuter!).

L'ennui? On veut nous faire comprendre et cela en devient...ennuyeux!

Le coryphée doit détendre l'atmosphère, ses interventions en deviennent terriblement prévisibles et banales.

Jocaste est mère et femme, on n'échappe donc ni à la présentation d'une vie familiale heureuse ni à la longue explication de la menstruation, le tout accompagné de personnages secondaires prétextes.

Au delà de ça il y a Jocaste, Oedipe et leur relation. C'est dans ces instants qu'on est, enfin, transporté. Dans l'intimité de leur relation, au moment du bonheur comme lors de la déchirure, l'écriture comme le jeu des comédiens présentent subtilement et intensément ce qu'a du être le mythe d'Oedipe, vécu par Jocaste.

Jocaste Reine au Théâtre des Osses, Givisiez:

1, 2, 3, 4, 9, 10, 11, 16, 17, 18, 23, 24, 25, 30, 31 octobre
1, 7, 8, 14, 15 novembre
11, 12 décembre + nouvel an

Jocaste Reine à la Comédie de Genève:

19 au 29 novembre

mardi 29 septembre 2009

Augusto Boal


Augusto Boal est le créateur du Théâtre de l'oppression ou Théâtre Forum.

Le blog "Street's talking"

Bonjour à tous!

Petite présentation du blog d'une de mes collègues de Master.

Ce blog parlera des signes et messages que la rue nous donne...ou impose!