mardi 27 octobre 2009

Le Château

Le Château est une œuvre inachevée de Kafka, portée ici au théâtre par la Compagnie Pasquier-Rossier. Le paris de faire vivre scéniquement l'univers de cette auteur semble réussi. Mais alors pourquoi, pourquoi suis-je restée sur ma faim?

K., géomètre, arrive dans un village où le Château a demandé ses services. Une fois sur place, il semblerait qu'on ne veut pas de lui, que le Château reste inatteignable malgré tous ses efforts, que les habitants soient étrangement hostiles et incompréhensibles.

Dans un décors modulable (ce qui semble être devenu la marque de fabrique de la compagnie) des panneaux de bois s'enroulent et se déroulent pour créer les différents lieux de l'action, avec une précision quasi scientifique.

Même si dans cette pénombre inquiétante où deux K. se partagent la narration, l'univers de Kafka est bien reproduit, il manque un petit quelque chose...le petit quelque chose qui fait ressortir le spectateur les yeux dans le vague et des images dans la tête. Peut-être le jeu des comédiens qui paraissaient tendus et utilisaient une voix de tête portant au surjeu? Peut-être une scénographie tellement calculée qu'on la voit trop bien?

Cependant ,s'il ne fallait garder qu'une image, elle serait positive: le maire, désabusé, explique à K. la raison de sa présence, tandis que sa femme cherche parmi des parchemins celui qui prouve ses dires. Le duo Pasquier-Rossier sur scène, dans le meilleur tableau de la pièce.

Le Château
à l'Arsenic – Lausanne – du 22 octobre au 1er novembre
au Théâtre St-Gervais – Genève, du 5 au 15 novembre